CHRONIQUE PARUE CE JOUR, 22 JUIN 2024 DANS LA PAGE « DÉBAT & OPINION » DU QUOTIDIEN « LA RÉPUBLIQUE DES PYRÉNÉES ».
CRONICA PARESCUDA UEI, 22 DE JUNH 2024 EN LA PAGINA « DÉBAT& OPINION » DEU DIARI « LA RÉPUBLIQUE DES PYRÉNÉES »
Vendredi soir, le temps était au déluge. La « pupa » (1) revenue, j’étais ravi de la revoir belle et inquiète à gratter mon petit lopin de terre. J’ai vite divagué sur la période. Qu’est-ce qui a traversé la tête d’Emmanuel Macron ? Peut-être le désir immanent — n’est-il pas Jupiter ? — de faire « tabula rasa » ? Peut-être désarçonner ses adversaires voire ses ennemis ?
Était-ce un acte manqué d’un enfant égocentrique ? Freud l’explique ainsi : « Les actes manqués se produisent lorsque nous ne voulons pas faire face à une réalité désagréable. » Peut-être n’a-t-il pas imaginé une seule seconde que le parti frontiste, ayant éliminé Lionel Jospin au 1er tour des Présidentielles d’avril 2002, allait peut-être gagner bientôt les législatives ? Son propre camp n’a pas la réponse. La droitisation de notre pays n’a jamais cessé depuis les années 1970 du vieux siècle, Gramsci avait raison, c’est par la culture qu’on contamine lentement mais sûrement les esprits.
Les politistes, commentateurs, ils sont légion, ne cessent depuis lors de disserter sur cette satanée dissolution. En Béarn, une étrange torpeur s’est installée, comme si le 30 juin prochain n’était qu’une énième péripétie électorale dont la France a le secret. Pourtant, le bruit et la fureur — formule shakespearienne chère à Jean-Luc Mélenchon — ne cessent d’être les maîtres mots d’une actualité d’une brutalité sans nom.
Le viol antisémite par trois adolescents de cette enfant à Courbevoie en est un des symboles. Les dénonciations à géométrie variable des Aymeric, Mathilde et de Sandrine le sont aussi, hélas. De l’autre côté du « front », c’est du pareil au même : mensonges, menaces, stigmatisations, exclusions ! Hier, un vieux copain m’a pressé de prendre parti dans les chroniques à venir. Il m’a fait reproche de faire le jeu des nationalistes à la flamme tricolore.
Je l’ai envoyé sur les roses, comme on disait naguère. « Je ferai avec ma conscience d’humaniste et de démocrate ; j’ai mes fidélités républicaines, « hilh de pica » ! ai-je conclu. Il pleuvait encore « a cautèrs » (2). La fête de la musique se préparait, ici et là. À l’ouest, l’horizon s’assombrissait. Noir était le ciel où mon regard s’égarait. Pourtant, l’espoir, le soleil glorieux de l’été, toujours guide nos cœurs et nos âmes.
1. La huppe.
2. À verse.
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La flor blanca apuish la terribla peirada / La fleur blanche après la terrible grêle.
© Fòto de Sèrgi Javaloyès